1904

Deux jeunes filles, les sœurs Schaeken ont ouvert à Saint-Gilles un home, destiné à accueillir des orphelins et enfants abandonnés.

1906

Le nombre d’enfants hébergés ayant considérablement augmenté, l’infrastructure du home Saint-Gillois est devenue rapidement insuffisante. C’est ainsi que les sœurs ont acheté le château des Trappistes français à Yvoir ; l’actuel institut Notre-Dame de Lourdes. Ce bâtiment situé dans un coin pittoresque, non loin de Dinant, offrait aux enfants les avantages de la vie à la campagne.

Durant 20 années, les deux demoiselles ont accueilli des enfants qui, pour la plupart, étaient placés par des personnes caritatives, par la Commission d’assistance publique (l’actuel CPAS) ou par le Procureur du Roi.

1926

D’importantes difficultés financières sont apparues et les sœurs ont été obligées de cesser leurs activités.

Pour sauver cette œuvre, il a été décidé de la confier à des religieuses. Etant donné qu’aucune congrégation du Diocèse de Namur ne pouvait reprendre ce type d’activités, l’Evêché de Namur sollicita Monseigneur Coppieders – Evêque de Gand – pour poursuivre ladite œuvre.

A cette époque, les œuvres caritatives se multipliaient au sein de la Congrégation de Saint-Vincent de Paul de Deinze. C’est cette dernière qui a repris le projet.

Le 11 novembre 1926, le Prélat de Gand écrivait à la Révérende Mère Eligia de la Congrégation de Deinze : « J’apprends pas Monseigneur l’Evêque de Namur qu’il souhaiterait que vous ajoutiez cette œuvre si charitable à votre congrégation. On me dit que ce serait possible car vous avez suffisamment de personnel disponible. J’aimerais que vous acceptiez cette demande sans pour autant abandonner vos maisons dans le diocèse ».

Entre-temps, Monseigneur Heyen – Evêque de Namur, organisa des rencontres avec les supérieures de Deinze pour réfléchir au projet.

1928

Le 16 avril 1928, les Sœurs de Saint-Vincent de Paul arrivaient à Yvoir. Elles y trouvaient une soixantaine d’enfants qui vivaient dans des conditions matérielles et hygiéniques misérables. Les locaux étaient exigus et dans un état délabré. Des efforts surhumains ont été déployés pour améliorer cette situation. Les religieuses ont vécu dans des conditions très pénibles : la journée de labeur commençait parfois dès 3 heures du matin pour assumer toutes les tâches. Le personnel faisant cruellement défaut, les touts petits étaient pris en charge par les cuisinières du home. Pour alléger le travail, le directeur de Deinze – L’Abbé Janssens – utilisa la cascade du Bocq pour l’énergie électrique des machines.

Septembre 1928, le nombre d’enfants pris en charge était d’environ une centaine.

1929

Il a été décidé de fonder une communauté baptisée « Orphelinat du Sacré-Cœur » pour y placer les filles. Pour ce faire, des travaux ont été effectués, notamment la restauration du vieux moulin et du bâtiment (l’actuel Institut du Sacré-Cœur), ainsi que la construction d’une aile supplémentaire. L’entièreté du complexe a été entourée d’un mur.

1930

Il y avait 230 enfants répartis dans les deux institutions. L’intérêt public pour ces œuvres était croissant. Une grotte fut construite.

1934

Construction de la chapelle.

1939

Il y avait :

126 filles à l’orphelinat du Sacré-Cœur : elles suivaient les cours de l’école primaire et étaient réparties en trois classes

145 garçons qui suivaient les cours à l’Institut Notre-Dame de Lourdes et étaient répartis dans 4 classes.

1940

20 enfants étaient hébergés, nourris et éduqués gratuitement. 7 enfants étaient placés par le Procureur du Roi avec un subside de 7 Fb/jour (23 Fb dans les maisons d’Etat). D’autres placements par la Commission d’assistance publique, ainsi que des placements privés (5 Fb/jour). Les retards de payement étaient fréquents, parfois plus d’un an. L’orphelinat ne recevait aucun subside de l’O.N.E. ni de l’Etat ; pourtant, en 1939, le budget nourriture d’élevait à lui seul à 228.000 Fb.

Le 10/05/1940, les Allemands entraient en Belgique. A Deinze, tous les internes étaient dans leur famille et les religieuses s’occupaient des premiers réfugiés.

A Yvoir, qui était situé tout près de la ligne des batailles, beaucoup de sœurs étaient obligées de quitter la Commune. Les Allemands avaient fait évacuer toute la rue du Redeau, y compris les deux institutions. Dans la nuit du 11 au 12 mai 1940, les religieuses ont été obligées de s’enfuir dans l’obscurité de La Molignée avec 250 enfants. Elles sont arrivées péniblement à 10h du matin à l’abbaye des Bénédictines à Maredret. Elles se sont ensuite rendues en train à Grand-Reng en France et de là, tant bien que mal, elles ont pris la direction de Lunel, près de Montpellier. Le voyage a duré deux journées et une nuit dans des conditions difficiles. Les enfants étaient couchés sur de la paille et ils souffraient beaucoup de la soif. Deux d’entre eux ont, par ailleurs, perdu la vie.

Arrivé à Lunel, le groupe a pris un autocar pour Marsillargues où l’accueil de la population fut extrêmement chaleureux. Les enfants ont été accueillis dans diverses familles. Après quelques temps, ils ont été rassemblés et installés dans un château abandonné. Les conditions de vie étaient misérables. Les enfants devaient dormir à même le sol.

Le 24 août 1940, les religieuses sont retournées à Yvoir avec leurs protégés. Les Allemands avaient pris possession des institutions et devant l’insistance des Sœurs, ils ont finalement accepté de laisser quelques places pour l’hébergement des enfants. Ils ont ainsi, vécus ensemble jusqu’en 1944, date à laquelle les Allemands sont partis.

Après la deuxième guerre mondiale, les deux instituts ont connu une grande évolution. Les subsides de l’Etat étaient minimes.

Dans les années 50, il y avait deux écoles primaires et maternelles chapeautées par deux directions.

Après des travaux de restructuration, l’Institut du Sacré-Cœur organisait les classes maternelles et primaires tandis que l’Institut Notre-Dame de Lourdes prenait en charge l’enseignement spécial.

1960

Dans les années 60, il y a eu une grande modification dans l’accueil des enfants. Avec l’aide de l’Abbé Bouchat, les religieuses ont pris l’initiative de fonder des foyers rassemblant un maximum de 20 jeunes et enfants. Chaque groupe était encadré par une religieuse et une laïque. Les religieuses vivaient 24h/24h avec les enfants.

1973

L’arrêté Royal de 1973 a permis d’améliorer sensiblement les conditions d’accueil des enfants : du personnel spécialisé dans l’éducation des enfants a été engagé. Parallèlement, les deux institutions sont devenues autonomes sur le plan administratif et pédagogique, avec un directeur pour chaque institution.

Dans un souci d’ouverture vers l’extérieur, certains enfants ont poursuivi leur scolarité hors des institutions.

Les deux écoles ont fusionné. Les écoles gardiennes ont disparu. L’école spéciale, quant à elle, existait toujours.

1976

En 1976 arrivait au Sacré-Cœur à Yvoir le premier directeur laïc dans la congrégation de Saint-Vincent de Paul – Monsieur Guy Vancraeynest.

1977

Les deux institutions sont devenues mixtes.

1978

De nouveaux arrêtés ministériels permettaient l’engagement de personnel supplémentaire.

1980

Depuis 1980, il y avait davantage de placements d’adolescents. L’accueil de ceux-ci exigeait une motivation et une formation encore plus spécifique. A cette époque est né un groupe pastoral. Progressivement, les Sœurs sont arrivées à l’âge de la pension et elles ont été remplacées par des laïques. Elles demeuraient néanmoins, un soutien et une aide indispensable pour les éducateurs, les jeunes et les enfants.